j'ai "récupéré" mon Autavia 1163V dite "Viceroy".
Le cadran est dans un etat parfait, le boitier a malheureusement été poli mais ce n'est pas trop mal fait, le tenue de l'heure est parfaite, reserve de marche de plus de 50 heures, necessité de regler le déclenchement de chron, remise a zero nickel, en revanche elle ralenti pas mal avec le chrono en route.
Le plexi doit etre changé.
J'aime bien, c'est assez original comme montre.
Un petit rappel historique:
1969 fut une année remarquable dans bien des domaines et notamment en horlogerie.
Une légende est née avec la Speedmaster Professional portée par Aldrin et Armstrong lors de l’alunissage, et, dans le même temps, Heuer Breitling et Hamilton conçoivent un des deux premiers chronographes automatiques de l’histoire, le calibre “Chronomatic” aka calibre 11, sur base Buren à micro rotor, avec un module chrono fourni par Dubois Dépraz.
L’autre calibre chronographe automatique historique, sorti en même temps à quelques jours près, est le fabuleux El Primero de Zenith.
Un troisième calibre chrono automatique sort peu de temps après, le Seiko 6139.
Chez Heuer le calibre 11 a été placé dans la toute nouvelle Monaco, qui se payait en plus le luxe d’être carrée dans un monde qui tournait très rond.
La gamme Carrera et Autavia ont du etre renouvellées car les boitiers ne pouvaient pas contenir ce "gros" calibre.
L’Autavia (contraction de Auto et Aviation) animée du calibre 11 est donc sortie en juillet 1969, c’est la 3 éme série d’Autavia, les premières étaient animées par des calibres Valjoux et étaient des chronos de forme plus classique, avec 2 ou 3 sous compteurs, à boitier rond.
Cette 3eme version de l'Autavia est à anses intégrées, bien dans l'esprit seventies.
1163X: 11 pour calibre 11 (même si c'est un 12, quasi identique), 6 pour l'autavia, 3 probablement car la 3eme du nom, X type de lunette
La caractéristique de l'autavia, c'est d'avoir une lunette tournante, que l'on pouvait choir selon ses besoins (tachymetre T, minutes M, heures H, minutes + heures MH, GMT etc).
Il y avaient divers coloris de cadrans, dont la "Jo Siffert" (blanc a index bleus), la orange boy (noir orange), une version GMT etc
Le calibre 15 (1563) avait une petite seconde à la place du compteur des heures.
Le calibre 11 a donc la particularité de n'avoir aucune aiguille en mouvement visible sauf si le chrono est déclenché.
Le modèle présenté ici est particulier, puisqu’il s’agit de l’Autavia “Viceroy” du nom du cigaretier américain avec lequel Jack Heuer avait passé un accord pour faire pénétrer ses montres aux USA en 1972.
Moyennant l'achat d'une cartouche, on obtenait une Autavia pour 88 dollars au lieu de 200 environ.
Ref 1163V, V pour "viceroy".
Touts les viceroy ont des aiguilles brossées à trait rouge et une lunette trachymetrique.
Autre particularité, le compteur des heures affiche tous les chiffres et non uniquement 3/6/9/12 comme les autres Autavia.
La “Viceroy” fut vendue entre mai et décembre 1972, mais il existait déjà une Autavia quasi identique avant cette collaboration (cadran reverse panda noir, aiguilles polies mais sans trait rouge, index striés, puis indexes lisses, puis indexes lisses avec aiguilles polies), sous compteur des heures 3/6/9/12, qui continuait a être vendu dans le réseau" classique".
La viceroy fut aussi vendu bien après la fin de l’accord sous la même forme, donc deux modèles quasi identiques ont cohabité en dehors du programme Viceroy
Les Autavia non "Viceroy", au cadran identique, pouvaient avoir une autre lunette que ce soit avant ou après la période Viceroy.
Lors du passage de la reference 1163 a 11630, modifications de la largeur de la lunette, et du rehaut, entre autres.
Deux boites différentes équipent les Viceroy et les non Viceroy, quasi identiques, les différences sont des détails essentiellement au niveau de l’échancrure des poussoirs, et du fond de boite, une de chez Schmitz, l'autre Piquerez... et bien entendu, des assemblages avec la boite de l'un et le fond de l'autre ont été livrés.
Toutes les Viceroy sont équipées du calibre 12, évolution du 11 ayant corrigé quelques défauts de jeunesse de ce dernier.
Notons que ces calibre 11, 12 et 15 de chez Heuer, abandonnés à la fin des années 80 n’ont absolument aucun rapport avec les calibres 11 et 12 actuels de chez TAG Heuer, sur base ETA puis Sellita, sans micro-rotor. Seule l’appellation est restée...
