Savoir flairer les bonnes affaires en matière de montres anciennes nécessite effectivement une certaine connaissance technique et historique
Concernant la Prolétaire, son design répondait à des exigences de rentabilité maximale, de faire une montre fiable, le moins cher possible, avec le moins de pièces possibles, qui pourrait être achetée par n'importe-quel ouvrier de l'époque.
La montre Roskopf, dite « du prolétaire » selon les termes mêmes de son créateur, répond d’abord à des principes sociaux. En supprimant tout luxe dans l’exécution, elle met à la portée de la classe ouvrière une montre exacte à un prix abordable. Sur le plan de la fabrication, une rémunération convenable de la main-d’œuvre permet d’être exigeant sur la qualité du travail fourni. La simplification des éléments techniques, parfois au moyen de principes récents, a permis de créer une montre novatrice qui obtient rapidement un certain succès. Elle est d’ailleurs primée lors de l’Exposition universelle de Paris en 1867. Mais elle rencontre en revanche une certaine hostilité de la part des patrons et horlogers des Montagnes neuchâteloises qui craignent de voir des montres peu sophistiquées et bon marché supplanter l’art des traditions horlogères.
http://www.imagesdupatrimoine.ch/notice ... aires.html
Ma JAPY avait été créée pour concurrencer cette "Prolétaire" sur cette part de marché des montres peu onéreuses et populaires.
On notera d'ailleurs des caractéristiques communes, à savoir le boitier en maillechort, la mise à l'heure en bougeant les aiguilles à la main, le remontoir simplifié, le mouvement simplifié à l'extrême, tout en restant robuste et fiable...
En 1878, JAPY présenta lors de l'exposition universelle de Paris une montre "prolétaire" au prix imbattable de 5 Francs
(Le prix de lancement de la Prolétaire était de 25 Francs)
Je n'ai aucun autre renseignement sur cette montre, mais il est très probable qu'elle soit très proche de celle que j'ai acheté, voire que ce soit exactement celle là
Techniquement, la Roskopf Prolétaire est plus avancée, avec son échappement à ancre à chevilles.
Mais ce type d'échappement nécessite plus de pièces que l'échappement à cylindre de la JAPY, et il est également plus délicat à régler.
Ce qui explique que la JAPY puisse avoir été vendu moins cher.
L'échappement à ancre à chevilles se retrouve dans de très nombreuses montres, parfois de qualité très médiocre, jusqu'à la fin du 20ème siècle, par exemple chez MORTIMA en France, alors que l'échappement à cylindre avait quasiment disparu au début des années 20.
Lire ici :
http://archive.horlogerie-suisse.com/jo ... 92704.html